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* Ce sont les municipalités qui décident des augmentations de la taxe foncière prélevée aux propriétaires. * Certaines communes ont la main plus lourde que d'autres, avec
l'objectif d'investir pour rénover, construire et améliorer le quotidien des administrés. * Mais la décision, qui pèse sur le pouvoir d'achat, ne fait pas toujours
l'unanimité. Suivez la couverture complète Le 20H C'est une mauvaise surprise redoutée dans la boite aux lettres. L'augmentation de la taxe foncière, décidée par le maire de
la ville, va concerner plusieurs communes cette année. À Querrien (Finistère), Xavier, par exemple, constate une hausse de 7%. Ce propriétaire devra donc payer en octobre prochain une taxe
foncière de... 1012 euros. Soit une augmentation de 82 euros en 2025. "82 euros, oui, c'est une somme. C'est un restaurant, une crêperie en famille. J'essaye de prendre
du recul et de me dire que ça permet aussi de faire vivre la commune", souffle-t-il. Son village compte 1.700 habitants, et le maire a de nombreux projets pour dynamiser son bourg.
"Cette épicerie dont on est propriétaire, on va la rénover pour doubler sa surface de vente. Coût de l'opération, 800.000 euros. Deuxième gros projet, la restructuration et
l'agrandissement de la maison de santé. C'est un projet qui est aujourd'hui estimé à 700.000 euros de travaux. Troisième gros projet à un million d'euros, la création
d'une micro-crèche de 12 places et de 3 logements", énumère Stéphane Cado (SE). Avec 7% d'augmentation de taxe foncière, c'est concrètement 45.000 euros de recettes
fiscales supplémentaires pour la ville. "C'est une contribution de nos administrés à cet effort d'investissement. Sans cette augmentation-là, c'est un recours à
l'emprunt supplémentaire. Et là, on endette. Une commune doit s'endetter, mais il y a des seuils à ne pas dépasser", estime l'édile. À 100 km de là, dans la ville de
Ploërmel (Morbihan), la taxe foncière augmente à nouveau : +8% cette année. C'est la quatrième hausse depuis 2020. Grâce aux recettes fiscales supplémentaires, le maire a pu financer de
nombreux projets, comme la rénovation de deux écoles, mais pas seulement. "On a l'intégralité du centre-ville qui a été revisité, qui a été remodelé. Ça a coûté un peu plus de 8
millions d'euros", assure Patrick Le Diffon, maire (LR) de Ploërmel. Des investissements jugés trop nombreux par cet élu de l'opposition. "Monsieur le Maire et son
conseil municipal ont décidé en 5 ans d'augmenter 4 fois la taxe foncière. Ce qui représente quand même une augmentation de 24%. Ça grève quand même le pouvoir d'achat des
gens", juge Christophe Launay, élu de l'opposition (SE). Lire aussi Taxe foncière : comment certaines communes parviennent à la baisser Selon le maire, qui n'a pas encore
décidé s'il brigue un nouveau mandat aux élections municipales de 2026, les contribuables payent toujours moins d'impôts locaux aujourd'hui qu'auparavant. "En 2014,
le contribuable moyen sortait pour ses impôts locaux, taxe d'habitation, foncier bâti, environ 3.000 euros. Sur 2024, où il ne lui reste plus que la taxe foncière, il paye environ 2400
euros, suite à la suppression de cette taxe d'habitation", estime Patrick Le Diffon. Plusieurs municipalités en France ont, elles, décidé de ne pas augmenter la taxe foncière.
Probablement par crainte d'être sanctionnées par les électeurs l'an prochain. ------------------------- La rédaction de TF1info | Reportage : Médéric PIRCKHER, Axel TRILLOU