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17 h, collège Colbert à Cholet (Maine-et-Loire). Coincé entre un car et une voiture, Samuel Sautejeau et son vélo roulent au ralenti. Le trafic est dense. Passé le carrefour du boulevard
Maréchal-Joffre, les rues se vident. Le cycliste traverse un quartier résidentiel avant de s’engouffrer sur le chemin d’un mini-bois bordé par la rocade. Depuis quatre ans, ce professeur
d’histoire-géo se déplace quotidiennement à vélo entre son domicile de Saint-Macaire-en-Mauges, commune déléguée de Sèvremoine, et son travail, soit une trentaine de kilomètres. À l’année,
cela représente plus de 5 000 km.
Dans ce territoire largement dominé par les déplacements en voiture, Samuel Sautejeau fait figure d’exception. « Je me sens un peu comme un ovni mais j’ai quand même l’impression qu’il y a
de plus en plus de vélotafeurs (N.D.L.R. : du mot vélotaf, qui signifie se rendre à son travail tous les jours à vélo), il n’y a pas un jour où je n’en croise pas ». Pour rentrer sain et
sauf chez lui, ce longiligne cycliste n’emprunte pas l’itinéraire le plus direct, trop dangereux. « Aux heures de pointe, il y a des matins où je me faisais toucher par le rétro d’une
voiture ». Mais un circuit mixte alternant entre chemin pédestre, route agricole et départementale. Dans les bocages des Mauges, ce quadragénaire croise parfois des renards, des lapins et
des biches. « On rencontre facilement des animaux et cela fait vraiment du bien d’être dehors ».
Lire aussi : ENTRETIEN. Vélotaf, pratique du cyclisme : « Il y a la queue au magasin », dit ce marchand parisien
Le froid et la pluie ne l’affectent pas, hormis lorsqu’il y a de fortes rafales de vent. « J’ai dû utiliser deux fois ma voiture depuis le mois de septembre ». Le matin, cette activité
physique éveille ses sens et son corps. Le soir, elle lui ôte ses vilaines migraines. Ancien grand coureur, Samuel Sautejeau a arrêté les courses à pied à cause de douleurs articulaires. Le
vélo est devenu une « addiction » qu’il pratique aussi les week-ends sur des distances plus longues.
Dans sa commune de Sèvremoine, ce mordu de vélo a participé plusieurs fois à des concertations citoyenne visant à élaborer un réseau maillé et sécurisé, en lien avec Mauges communauté. S’il
salue cette initiative, il regrette que la commune n’envisage pas d’aménager les chemins agricoles et les sentiers de randonnées en liaison douce. Selon lui, les élus se targuent de la
réalisation d’infrastructures sécurisées (N.D.L.R. : liaison douce Le Longeron-Torfou, piste cyclable La Chapelle-du-Genêt-Beaupréau) alors qu’elles font figure d’exception. « La plupart du
temps, c’est le néant et l’obligation pour le cycliste de fréquenter les mêmes axes que des véhicules autorités à rouler à 80 ou 90 km/h et de s’exposer aux queues de poissons, aux
dépassements le frôlant et donc le mettant en danger ». Le Macairois déplore surtout le manque d’alternative à la voiture proposé aux ruraux, « principales victimes de la montée des prix du
pétrole », et dépendant de leur véhicule pour se déplacer.