Pyrénées : d'importants moyens de secours mobilisés à cause de la méconnaissance d'un touriste belge

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Un touriste belge a priori perdu mais surtout inconscient des règles de la randonnée en montagne. Voilà ce qui a mobilisé les secours de montagne des Hautes-Pyrénées toute la journée de


mercredi 13 juillet. L'histoire que nous ont confiée les hommes du PGHM de Pierrefitte-Nestalas se termine bien mais c'est une bonne leçon pour tous ceux qui comptent partir en montagne cet


été. France Bleu vous la raconte. 


Mardi matin un Belge de 51 ans s'apprête à monter le pic du Chanchou. Il est alors au refuge de Russel, à trois heures de marche du pic. Sur place, il laisse son duvet, de la nourriture et


il croise aussi un autre randonneur. Il le prévient et lui dit qu'il rentrera le soir. En revenant lui-même de randonnée en soirée, ce randonneur voit que le touriste n'est pas repassé, il


commence à s'inquiéter. En quittant les lieux, il laisse un message. Il demande à qui passera par là de prévenir les secours si les affaires de notre promeneur belge sont toujours en place.


C'est ce que l'on surnomme la solidarité montagnarde et c'est ce que va faire, mercredi matin, le lendemain donc, un troisième randonneur.  


D'important moyens sont mis en place avec, dès le matin, une première équipe et l'hélicoptère. Mais l'homme reste introuvable. L'après-midi, le PGHM monte en puissance, en plus de


l'hélicoptère, treize gendarmes sont déployés sur le terrain, avec également un pilote de drone. Là encore, pas de trace du touriste. Les gendarmes commencent à enquêter auprès des refuges


avoisinants. Une voiture immatriculée en Belgique est retrouvée, à l'intérieur des réservations de refuges, l'homme est identifié mais toujours pas retrouvé.


Finalement, vers 20 heures le mercredi soir, ce touriste Belge revient au refuge de lui-même, découvre le message laissé par les gendarmes et les contacte. Il explique qu'il a rencontré une


difficulté technique sur le retour. Il n'avait pas pris suffisamment de marge de manœuvre et il ne s'est pas senti capable de revenir jusqu'au refuge de Russel comme prévu. L'homme a


finalement décidé de changer de côté, il a poursuivi son chemin, dormi dans une cabane. Le mercredi matin il est redescendu jusqu'à Luz-Saint-Sauveur, il a rejoint Cauterets en bus avant de


reprendre l'ascension et revenir à son point de départ. Surtout, dans son périple il n'a jamais pensé être recherché, il n'a jamais pensé que l'on s'inquièterait pour lui. 


De cette mésaventure, il faut tirer plusieurs leçons nous a expliqué David Sicilia, le commandant adjoint du PGHM de Pierrefitte-Nestalas. Il fait partie de ceux qui ont mené les opérations


de ce mercredi. D'abord, lorsque l'on part seul on est plus vulnérable, et il est essentiel de prévenir, de signaler son itinéraire. Plus important encore, il est important de s'y tenir.


Ici, les autres randonneurs ont donné l'alerte parce que l'homme ne réapparaissait pas à l'heure dite et au lieu dit comme convenu. _"Si j'en change, la personne à qui vous avez donné votre


itinéraire d'origine nous l'a transmis. Et nous, on se déplace dans le secteur qui est déterminé par le randonneur, c'est-à-dire l'itinéraire que vous aviez prévu d'effectuer. Si vous n'y


êtes pas, on peut mettre beaucoup de temps à vous retrouver !"  _explique David Sicilia.


L'autre consigne c'est de connaître ses limites, de se laisser une marge de manœuvre parce que "le retour est toujours plus long que l'aller" rappelle le commandant adjoint du PGHM de


Pierrefitte-Nestalas. "Il faut se fixer des limites et notamment des limites techniques. Il faut une marge technique pour pouvoir redescendre en sécurité. Il ne faut pas, par exemple, à la


montée pousser au bout du bout si l'on ne se sent pas, parce que l'on va se mettre en difficulté au moment de la descente" détaille David Sicilia.


Enfin, il faut garder à l'esprit que les moyens de secours ne sont pas infinis. _"Quand on déploie des moyens aussi importants que ce mercredi ça peut mettre en difficulté toute la chaîne


dans la mesure où on a d'autres demandes de secours en parallèle et ça peut rallonger les délais d'intervention" r_appelle David Sicilia.


Depuis la crise sanitaire et ses déconfinements successifs, la montagne attire de plus en plus de curieux chaque été. Il y a ceux qui sont aguerris, mais aussi des néophytes, peu ou pas du


tout expérimentés. Les interventions de secours en montagne dans les Hautes-Pyrénées ont augmenté de 58% en 2020 et de 39% en 2021.